Les hirondelles de Kaboul et Terre ceinte, une rémanence du débat janséniste?
- 7 avril 2023
- Publié par : admin
- Catégorie : Baobab N°27
Auteur(s) : Moussa SAGNA
Université Cheikh Anta Diop – Dakar
moussa8.sagna@ucad.edu.sn
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Mots-clés : Contestation, grâce, jansénisme, libre arbitre de l’homme, modernité, péché,
radicalité, salafisme.
Résumé : Le discours du salafisme à l’époque contemporaine se distingue par ses positions radicales, son envie de combattre toute innovation opposée à une lecture dogmatique du Coran et son approche de la modernité adossée à une vision inhérente au Moyen Âge arabe.
Pourtant, bien avant eux, au XVIIème siècle, les jansénistes ont posé le même débat au sein de l’Église catholique, au lendemain de la Réforme calviniste. Les jansénistes, en effet, dans leur lecture des dogmes tels que la grâce, le pêché, le libre arbitre de l’homme, etc., se sont vus attaqués par les jésuites qui considéraient que leurs positions étaient rétrogrades. Notre article, considérant Les Hirondelles de Kaboul (2002) de Yasmina Khadra, d’une part, et Terre ceinte (2014) de Mohamed Mbougar Sarr, d’autre part, a l’ambition de questionner les
« influences » du jansénisme sur le discours des néo-salafistes.
Il sera question de voir comment le langage littéraire prend en charge les conflits d’interprétation intra-confessionnelle des textes sacrés. Dans cette étude intertextuelle, il s’agira, pour ce faire, de réfléchir sur la conception du péché et de la grâce avant d’aborder les rapports entre grâce et libre arbitre de l’homme, chez les jansénistes et chez les mouvements salafistes contemporains, pour essayer de comprendre les causes de la radicalité au lendemain de la chute du mur de Berlin.
Abstract :