La problématique de la sorcellerie : Questionner une réalité épistémique complexe
- 7 avril 2023
- Publié par : admin
- Catégorie : Baobab N°27
Auteur(s) : Youssouf KOUMA Maître de Conférences
walykouma@yahoo.com
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Mots-clés : Afrique, sorcellerie, sorcier, rationalité sorcellerique, conflit de paradigmes,
Résumé : La sorcellerie est un vrai défi pour la réflexion eu égard à la polysémie de sa représentation sociale. Perçu comme un fait social, une pratique occulte au plan métaphysique et mystique, une politique idéologique du complot, ou encore comme le mal absolu, le phénomène
de la sorcellerie pose la question de son existence et de son intelligibilité. La science semble s’en détourner! Nul n’est censé avoir vu réellement un sorcier et pourtant tout le monde semble en parler presque. Sa représentation sociale maléfique et son existence épistémique relevant de la pratique nocturne entre initiés, au cours de laquelle les adeptes sorciers captureraient l’âme d’une personne à forte valeur sociale et charismatique : le sorcier s’attaquerait aux meilleurs. Ce qui en
ferait une communauté aristophage. Le problème: ceux qui en parlent ne semblent jamais avoir vu un sorcier, à quoi il ressemblerait. Ceux qui sont censés être des sorciers jurent sur le cœur ne rien savoir. Selon une idée bien reçue, le sorcier n’avouerait jamais son crime, encore moins sa
pratique. Entre approches positiviste et réaliste naît la polémique, signe d’un conflit de paradigme. Cette situation augure d’un questionnement critique sur les difficultés épistémiques sur la complexité du phénomène de la sorcellerie.
Abstract : Witchcraft is a real challenge for reflection in view of the polysemia of its social representation. Perceived as a social fact, an occult practice on the metaphysical and mystical plane, an ideological policy of conspiracy or as absolute evil, the phenomenon of witchcraft
raises the question of its existence and intelligibility. Science seems to be turning away from it. No one issupposed to have actually seen a wizard and yet every one seems to be talking about it almost. Itsevil social representation and its epistemic existence related to night practice between initiates during which the sorcerer adepts would capture the soul of a person with high social and charismatic value: the wizard would attack the best; Which would make it an aristophage community. The problem: those who talk about it never seem to have seen a wizard, what he /she would look like. Those who are supposed to be witches swear on their hearts not to know anything. According to a well-received idea, the sorcerer would never confess his crime, let alone his/ her practice. Between positivist and realistic approaches, controversy is born, a sign of a paradigm conflict. This situation augurs a critical questioning of the epistemic difficulties on the complexity of the phenomenon of witchcraft.