La vérité sur la traite : La saison de l’ombre (2013) de Leonora Miano
- 26 mars 2023
- Publié par : admin
- Catégorie : Baobab N°21
Auteur(s) : Kouamé SAYNI
Etudes américaines,
Université Alassane Ouattara
Saykoua1@gmail.com
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Mots-clés : traite des Noirs, trafic, commerce transatlantique, mémoire, esclavage, vérité,
transparence, responsabilité, diaspora, fiction, dialogue, etc.
Résumé : L’histoire des Africains et leurs premiers contacts avec les occidentaux, entre le 15e et le 19e siècle, est au cœur d’un débat permanent sur fond d’accusation en raison de la cupidité des occidentaux qui ont fait des Africains l’objet d’un commerce entre l’Europe, l’Afrique et l’Amérique. Mais depuis l’ouverture de certaines archives notamment américaines, le débat a pris la forme d’une quête de la vérité parce qu’il est de plus en plus établi que les Africains ont participé au trafic. Sans vouloir engager la polémique sur le sujet,
la romancière camerounaise Léonora Miano dévoile sa vision sur ce passé africain et européen à travers un roman intitulé La saison de l’ombre (2013) dont la trame porte sur la vie d’un peuple virtuel de l’Afrique subsaharienne, les Mulongo, pris dans la tourmente par
l’avènement des « hommes venus de l’étranger par les eaux » et par un trafic d’êtres humains auquel participent les Bwele et les Isedu, leurs voisins. C’est ce trafic qui recadre de façon inexorable la question de la responsabilité des Africains dans le commerce triangulaire, faisant ainsi du roman de L. Miano l’espace d’un échange entre Africains et Africains
Américains autour de leur mémoire douloureuse commune.
Abstract : The history of Africans and their interactions with Western traders who were, looking for profit in Africa in late 15th century is a permanent debate between African intellectuals and those of the diaspora, particularly African Americans. For creating the transatlantic trade with the African as the main commodity in the commerce between Europe, Africa and America, western traders have been accused of cupidity. But the recent release of archives everywhere, notably in
America and Europe has permitted to determine that Africans themselves were, to a large extent, involved in the traffic. In La saison de l’ombre (2013) Camerounese writer Léonora Miano addresses this responsibility of African in the trade. Reluctant in her approach and stressing rather on indigenous world views and spiritualities, the painful past and shared responsibility in the shameful trade inexorably comes to the surface of La saison de l’ombre (2013). This study examines the extent to which this 2013 Femina prize winning fiction contributes to the dialog on transatlantic trade between Africans and African American intellectuals.