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Les bruits du silence d’Urbain AMOA ou l’exorcisation d’une muette souffrance populaire
- 17 juillet 2024
- Publié par : admin
- Catégorie : Baobab N°36
Auteur(s) : Hermand Abel DEDO
Assistant, Poésie africaine
Université Félix Houphouët Boigny d’Abidjan, Cocody (Côte d’Ivoire)
Département de Lettres Modernes
dedohabel@yahoo.fr
Résumé : Perçue comme une activité oiseuse, du fait de la complexité de son langage, la poésie est pourtant une merveilleuse lucarne pour transmettre un message ou pour retenir une attention. Le poète est, en effet, une personne ressource pour porter le message des sans voix aux autorités compétentes. Ainsi, l’art du langage bien articulé qu’est la poésie se trouve être le moyen d’expression, mieux, l’arme dont il dispose pour révéler les souffrances des individus rongés
par les besoins primaires, afin de les conjurer. Cette contribution vise à monter que les poètes arrivent à faire entendre ce qui n’est pas dit ouvertement, dans une perspective d’exorcisation. Comment Amoa Urbain parvient-il à rendre audible les difficultés de ses contemporains ? À cette préoccupation centrale se greffent les suivantes : quels indices textuels rendent compte de ce fait? Le langage du poète ne court-il pas le risque d’être corrompu? En nous appuyant sur la critique thématique et la stylistique structurale de Michael Riffaterre, l’on essayera de mieux
comprendre les thèmes développés et, surtout, de rendre perceptibles les souffrances des populations enfouies dans le corpus.
Abstract : Perceived as an idle activity, due to the complexity of its language, poetry is nonetheless a marvelous vehicle for conveying a message or capturing attention. The poet is, in fact, a resource person who brings the message of the voiceless to the appropriate authorities. Poetry, the art of well-articulated language, is thus the means of expression, or rather, the weapon at his disposal to reveal the sufferings of individuals gnawed by primary needs, in order to ward them off. The aim of this contribution is to show that poets manage to make heard what is not openly said, in a perspective of exorcism. How does Amoa Urbain manage to make his contemporaries’ difficulties audible? To this central concern are grafted the following: what textual clues account for this fact? Does the poet’s language not run the risk of being corrupted? Drawing on Michael Riffaterre’s thematic criticism and structural stylistics, we will try to gain a better understanding of the themes developed and, above all, to make perceptible the suffering of the people buried in the corpus.