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La pratique artistique et sa censure par le pouvoir politique comme métaphore de l’obscurantisme dans Fragments d’Ayi Kwei Armah
- 17 juillet 2024
- Publié par : admin
- Catégorie : Baobab N°36
Auteur(s) : ANGAMAN Eliame Niamké
Maitre-Assistant
Université Jean Lorougnon Guédé –DALOA (Côte d’Ivoire)
angamnguess@yahoo.fr
KACOU Resnais Ulrich
Maître-Assistant
Université Jean Lorougnon Guédé –DALOA (Côte d’Ivoire)
kacouresnaisulrich@yahoo.fr
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Mots-clés : art, censure ; obscurantisme ; pouvoir politique ; pratique artistique.
Résumé : En s’immisçant dans la production et la pratique artistique par la censure, le pouvoir politique, consciemment ou inconsciemment, s’oppose à la diffusion de la culture, du savoir et de la raison. Ce fait courant dans le monde, semble plus accru dans les états africains. Ayi Kwei Armah témoigne de cette pratique obscurantiste dans son œuvre Fragments avec la classe politique ghanéenne post-indépendante au banc des accusés. En effet, le projet artistique révolutionnaire, éducatif et libérateur du protagoniste de l’œuvre se voit opposer une fin de non-recevoir par l’administration et le pouvoir politique de son pays. En révélant l’abîme qu’il y a entre la pratique artistique et le pouvoir politique, Armah met en exergue les rapports tendus entre le pouvoir politique et les artistes en général. La problématique essentielle qui fonde notre analyse est la suivante : quel regard porte le pouvoir politique sur la pratique artistique ? Quelles sont les motivations réelles du pouvoir politique en opérant la censure artistique ? En utilisant certains concepts opérateurs de la théorie sociocritique comme méthode d’analyse, nous montrons dans cet article que, par la censure artistique, le pouvoir politique étouffe la créativité, la pensée et la liberté des citoyens et partant nie le droit à l’éducation et freine le développement. de la société.
Abstract : By using censorship to interfere in artistic production and practice, willfully or not, political power opposes the spread of cultural features, knowledge and reason. Such a usual act in the world, appears to be more important in the African states. Ayi Kwei Armah reveals that obscurantist practice in his novel Fragments blaming the post-independent Ghanaian political elite. Indeed, the revolutionary, educational and liberating artistic project of the protagonist of the novel is strictly opposed by the administration and the political power of his country. Displaying the abyssal relationships between artistic practice and political power,
Armah highlights the tense relationships between political power and artists in general. The main problematic issues that represent the baseline of our analysis are: How does political power view artistic practice? What are the real motives of political power in implementing artistic censorship? Using certain operating concepts of sociocriticism theory as our analysis method, we show in this article that, by artistic censorship, political power suppresses creativity, thought and freedom of citizens and even denies the right to education and hinders
the development of the society.