Les paysans à l’assaut des bas-fonds dans la sous-préfecture de Gagnoa en Cote d’Ivoire : Enjeux et défis
- 9 avril 2023
- Publié par : admin
- Catégorie : Baobab N°29
Auteur(s) : Abel Ernest ASSE,
Doctorant, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
Courriel : tanohwayassoa@yahoo.fr Basoma KONE, Assistant, Université Péléforo Gon Coulibaly, Korhogo Courriel : konbassoma@gmail.com Jérôme ALOKO-N’GUESSAN, Directeur de recherches, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan, Cocody Courriel : poitoucharante2@yahoo.fr
Résumé : Dans la sous-préfecture de Gagnoa, les bas-fonds représentent un important patrimoine foncier grâce aux nombreux atouts qu’ils disposent. Il s’agit entre autres, de la disponibilité, de l’accessibilité et de l’avantage hydrologique de ces espaces. La disponibilité des bas-fonds permet de juguler l’actuelle pression foncière constatée à Gagnoa. L’accessibilité de ces espaces facilite l’insertion socio-économique des couches défavorisées qui n’ont généralement pas accès aux terres de plateau à cause de la saturation foncière. Enfin, les bas-fonds constituent un potentiel important pour une agriculture sécurisée et diversifiée grâce à leur régime hydrodynamique particulier (disponibilité prolongée de l’eau à la surface et dans le sol). Pour toutes ces raisons, les bas-fonds sont de plus en plus sollicités par des populations rurales. Mais ces espaces privilégiés sont difficiles à mettre en valeur du fait des défis majeurs
rencontrés pendant leur exploitation. La pression foncière que vient d’engendrer la forte demande de la terre et la hausse de la rente locative représentent des facteurs limitants. Aussi, sa mise en location suscite-t-elle des litiges inter familiaux et intra familiaux. La non maitrise de l’eau des bas-fonds non aménagés constitue une difficulté majeure. Les derniers défis sont, enfin, d’ordres climatique et environnemental. Les opportunités qu’offre le bas-fond ne pourraient donc être profitables pour les populations que si des réponses sont trouvées à ces défis. L’immatriculation des terres pourrait par exemple réduire les litiges fonciers tout comme l’aménagement du bas-fond pourrait limiter les
inondations récurrentes de la riziculture irriguée. L’approche méthodologique de l’étude repose sur une enquête par questionnaire et un guide d’entretien adressés à 695 exploitants de bas-fond répartis dans 21 villages. L’objectif principal de cette étude est d’analyser la grande sollicitation des bas-fonds ainsi que les contraintes actuelles qui entravent leur exploitation.
Abstract : In the sub-prefecture of Gagnoa, the rough areas represent an important land heritage thanks to their many assets. These assets include the availability, accessibility and hydrological advantage of these areas. The availability of rough areas makes it possible to curb the current land pressure observed in Gagnoa. The accessibility of these spaces facilitates the socio-economic integration of underprivileged groups who generally do not have access to plateau lands because
of land saturation. Finally, the lowlands constitute an important potential for a secure and diversified agriculture thanks to their particular hydrodynamic regime (prolonged availability of water on the surface and in the soil). For all these reasons, rough areas are very much in demand by rural populations. However, these special spaces are difficult to develop because of the major challenges encountered during their cultivation. The land constraint and the increase in rental income represent limiting factors. Besides, the renting out gives rise to inter-family and intra-family disputes. The non-control of water caused by undeveloped rough areas is a major difficulty. Finally, another challenge
encountered in the exploitation of rough areas is climatic and environmental. Despite the difficulties encountered in its exploitation, the rough areas remain highly demanded areas. The opportunities offered by the rough areas could only be profitable for the populations if answers are found to the challenges, particularly on the land issue. The registration of rough areas could, for example, reduce land disputes as the development of rough areas could also limit recurrent flooding of irrigated rice fields. The methodological approach of the study is based on a questionnaire survey and an interview guide sent to 695 rough areas farmers in 21 surveyed villages. The main objective of this study is to analyze the high demand for rough areas as well as the current constraints that hamper their exploitation.